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un pays fourmidable
23 décembre 2010

Retour inopiné au pays

L’enseignement au Japon, c’est un peu comme le tourisme : il y a des saisons hautes et des saisons basses. Pour moi, ça démarre fort en avril, début de l’année scolaire oblige, jusqu’en septembre. Là, on peut dire que généralement, je n’ai pas à me plaindre ; mon agenda est bien rempli. Puis, d’octobre à mars, c’est le second semestre, et là, ça dépend complètement du nombre d’élèves inscrits, car après un semestre, l’écrémage a fait des victimes. Une partie des élèves a découvert que le français, c’est autrement plus balèze que de regarder la télévision. Une autre partie réalise qu’elle ne pourra pas gérer avec ses obligations professionnelles. Il faut aussi ajouter à cela les incompatibilités élèves-élèves et élèves-professeur (Je suis connu pour trancher les doigts des élèves qui oublient que le e final est muet en français). Ainsi, tous les 6 mois, c’est toujours l’incertitude concernant la pérennité des classes. Il faut aussi signaler un déclin progressif et très lent du français. Autrefois, les classes étaient pleines, soit une trentaine d’élèves. Aujourd’hui, cela tourne à 10 élèves alors que les classes de chinois et de coréen ne désemplissent pas. Bref, la survie des classes françaises au centre culturel fait régulièrement l’objet de renégociation qui voient ma rémunération baisser ou bien mes conditions de travail se détériorer, jusqu’à ce jour d’octobre où j’apprends que mes classes sont définitivement supprimées pour le semestre qui arrive. J’ai appris ça pendant le dernier cours du semestre. Apparemment, seuls 4 élèves avaient pensé à renouveler leur inscription DANS LES TEMPS. Alors, sur le coup, ils sont tous déçus, mais font profil bas pour ne pas qu’on désigne ceux et celles qui ont oublié. Au résultat, je n’ai plus qu’à me tourner les pouces pendant 6 mois….

Alors, que faire ? J’ai tout de suite pris une carte du Japon. Je me suis tâté pour faire des voyages. Puis, je me suis dit “dans ces conditions, je pourrais même aller plus loin”, et hop, petit coup d’œil sur une carte d’Asie : Chine, Taïwan, Corée…Et puis, allant jusqu’au bout de cette idée selon laquelle la distance n’est  pas un problème, j’en suis venu à la conclusion que je pouvais même aller en Europe. Ah, l’Europe, ses grèves, son chômage, ses râleurs donneurs de leçons, mais aussi ses grand magasins, ses restaurants et son architecture….

Cela s’est décidé en à peine quelques jours. J’ai pris un billet chez HIS. Un peu lassé des transferts dans les hubs européens, j’ai demandé expressément une compagnie asiatique avec escale en Asie. On m’a ainsi proposé China Airlines. Je n’avais pas revu Pékin depuis 14 ans.

J’aime beaucoup la Chine actuelle, en plein boom économique. J’y retrouve un peu le côté “parvenu” des Japonais de Nagoya. A peine sortis de la rizière, manquant de culture et d’éducation, mais plein de pognon.  Il y a 14 ans, j’étais comme un prince à Pékin. Maintenant, je les vois faire la queue en classe affaire, alors que moi, je suis le représentant de la classe “working poor”. C’est une belle revanche de la Chine. Vivement que les services suivent le même chemin que l’amélioration du train de vie des Chinois parce que j’ai remarqué certains points négatifs récurrents :

-avion dégueulasse à l’extérieur.

-siège qui pue des pieds.

-écrans de télé HS (couleurs manquantes, déformations, sautillement de l’image)

-hôtesses peu consciencieuses qui devraient prendre exemple sur les hôtesses japonaises. Ah, là, non, vraiment, je ne sais pas si c’est lié au fait que le Japon est le pays des geisha, mais pour ce qui est du service, les hôtesses japonaises sont parfaites : les mots justes dans un langage empreint du plus grand respect, la posture irréprochable, et toujours le sourire qui va bien. Avec les Chinoises, il y a une familiarité trop décalée par rapport à cette fonction. Elles sont très gentilles, mais on se croirait chez mémère. “ni he shenme”, (tu veux boire quoi ?). Faudrait leur montrer comment poser élégamment le plateau repas.

Néanmoins, je ne regrette pas. Je voulais vraiment voir l’aéroport de Pékin toutes ces années après. J’avais oublié combien il était gigantesque. Nagoya n’a qu’un aéroport régional à côté. Et puis, de par mon hublot, j’ai découvert des paysages magnifiques, un pays que je n’ai jamais visité…. la Corée.  Il faudra que j’y aille un jour.

Et voilà me voila de retour en France pour un mois de tourisme.

Wow,des pavés !!! Je n’en avais pas vu autrement que dans mon assiette ces dernières années !!

Je n’avais jamais réalisé que le son des pavés battus me plaisait tant.

pave-normand

(pavé normand)

 

 

 

 

 

pave-bruxellois

(pavé bruxellois)

 

 

 

 

 

Bien. Maintenant que je suis de retour, je veux et j’exige le rattrapage des 3 ans de rations de fromage et de charcuterie manquants dans ma vie !

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