L’ennemi des arbres, la cigale.

En tant qu’écolier, j’avais étudié “la cigale et la fourmi”, et les illustrations de ce conte sont restées pendant de nombreuses années ma seule image de l’insecte. Hélas, les dessinateurs ne devaient pas avoir vu beaucoup de cigales, et finalement, le personnage illustré tenait plus de la sauterelle-humanoïde que d’autre chose. J’ai donc imaginé une sorte de gros criquet sympathique, à des années lumière de cette créature alien à métamorphose affreuse.

N’étant jamais allé dans le sud de la France, c’est vraiment au Japon que je me suis familiarisé avec l’animal. Difficile de l’ignorer ou de vivre sans. Dès qu’on approche une zone boisée, un tintement se fait de plus en plus fort, jusqu’à résonner dans la tête.

Il est souvent difficile d’apercevoir les cigales, qui savent trouver une position pour ne pas trop être vues des oiseaux, mais parfois, elles trônent fièrement sur un tronc, tout en trempant leur paille dans le bois. Ce sont en quelque sortes les moustiques des arbres…

En dehors du fait que la cigale agace par ses stridulations dès que la température est estivale, il y a d’autres phénomènes dont on se passerait bien : les cigales approchant de la mort se mettent à battre très fort des ailes, puis tombent sur le dos bruyamment, se remettent sur pattes, puis recommencent la scène un certain nombre de fois, avant de finalement s’écraser une dernière fois, pour finir sur le dos inanimées. Sympa les carcasses un peu partout. C’est 20 fois plus gros qu’une mouche….

Celle-ci a décidé de venir faire sa scène finale sur ma véranda. On a fait connaissance et je l’ai remis dans le bon sens…. Pas très farouche, la cigale ; elle se laisse toucher sans trop broncher.

Je suis quand même bien content qu’elle ne fasse pas 3 mètres de long, parce que sa paille serait pour moi un dard mortel.