Rencontre avec ma correspondante à Ueno

Suffisamment perdu de temps pour ce soir. Je sors mon calepin et passe un coup de fil à une correspondante dont j’avais fait la connaissance sur le net en 98. Malgré une timidité maladive, elle accepte de me rencontre à la gare de Ueno.

Nous n’avions jamais eu l’intention de nous rencontrer, mais comme l’occasion se présentait, nous mettions de côté notre timidité partagée. J’étais tout heureux de pouvoir me retrouver face à un visage amical et non une employée butée. Cela compensait une journée difficile. Je n’étais pas particulièrement proche d’elle et nous ne partagions pas particulièrement d’atomes crochus, mais nous avions une confiance et un respect réciproque qui fait qu’aujourd’hui encore nous correspondons comme de vieux amis. J’étais loin de me douter à l’époque qu’elle serait mon témoin de mariage.

A la gare de Ueno, on commence à discuter en comparant l’image que l’on avait chacun de l’autre avant de se voir en vrai. On rit beaucoup en comparant nos proportions. 10cm plus petite que moi, elle a des pieds et des mains plus grands ! Elle qui me disait que Fukada Kyôko avait des pieds immenses…

Finalement, on est pas si différent l’un de l’autre : aussi timides, aussi froids en apparence, aussi peu souriants au premier abord, mais on rit des mêmes choses et on partage cette même réserve dans les rapports humains. Elle m’amène au parc de Ueno et on échange quelques cadeaux. je lui sors un grand sac rempli de gâteaux de France. Elle m’invite dans un restaurant pour manger un kakigôri.

On approche du couvre-feu de l’hôtel ; je dois rentrer en urgence. Elle me raccompagne jusqu’à Iidabashi et on se quitte en ayant passé une soirée sympa. Ça m’a fait du bien de déstresser. J’arrive dans ma chambre pour découvrir l’infâme vérité : ma chambre est vide. Je suis seul dans une chambre de 12. L’hôtel n’était plein que d’après l’imagination de la dame de la réception. J’enrage d’avoir du négocier alors qu’elle prétendait son hôtel plein.