Le jardin botanique de Sapporo et le musée de la culture aïnoue.

Retour à l’auberge de jeunesse de Sapporo : je fais la connaissance d’un touriste solitaire, venu de Norvège. Je suis toujours impressionné par ces gens du nord, germains, scandinaves et certains anglo-saxons que l’on peut rencontrer aux endroits les plus reculés du Japon alors qu’ils ne lisent pas un seul kanji. Ils ont un de ces sens de la débrouillardise…

J’ai beaucoup de respect pour ces voyageurs équipés juste d’un guide et d’un sac à dos. Rien à voir avec les touristes français qui se contentent de rôder dans quelques quartiers de Tokyo et pensent y vivre le vrai Japon.

Le Norvégien m’accompagne au jardin botanique de Sapporo, magnifique jardin de 13 hectares cerné par des blocs d’affreux immeubles.

A l’intérieur, on visite un musée consacré à la culture aïnou. Lorsque j’ai commencé l’étude du japonais dans les années 90, les recherches sur les aïnous n’étaient pas très avancées. Nos ouvrages présentaient ce peuple comme une énigme, peuple déraciné qui n’aurait rien à faire dans cette partie du monde. Les tableaux montraient un rattachement hypothétique à la famille caucasienne.

Fort heureusement, les recherches en matière de génétique ont fait des bonds et de nos jours, on sait que les peuples asiatiques anciens n’ont pas toujours été aussi bridés et que l’on pouvait trouver chez eux une forte pilosité. Les aïnous sont bien un peuple d’Asie orientale, qui partage des affinités culturelles avec les peuples de Sibérie. Au Japon même, les scientifiques ont rendu au peuple aïnou à sa place en admettant enfin qu’ils sont l’une des racines du peuple japonais.

Le jardin botanique regorge d’espèces végétales exotiques. Il m’est très difficile de les identifier malgré leurs noms en katakana, mais la visite vaut le détour.