Shizuoka
Je n’ai pas vraiment beaucoup de souvenirs de la ville. J’avais un père de famille d’accueil qui y travaillait et qui m’avait emmené dans le coin… La ville, bien que très urbanisée, est finalement, assez petite, quand on a connu Nagoya… Elle est même moins habitée que Hamamatsu, autre ville du même département, qui n’est pourtant pas la préfecture…
On est techniquement dans le Tokai. Les Japonais utilisent l’expression “les 3 départements du Tokai”, mais en fonction des gens, on fait référence à des trios différents :
Aichi, Gifu et Shizuoka. Ou bien Aichi, Gifu et Mie.
Historiquement, Shizuoka est bien une ville du Tokai, mais sa proximité en train avec la capitale fait qu’on est quasiment dans l’orbite de Tokyo. Même en autocar, ça ne prend qu’une heure pour aller à Shinjuku…
Hamamatsu par contre est tournée vers Nagoya. Son appartenance à la région du Tokai est plus que justifiée.
A la mairie, il y a un étage qui propose d’observer une vue panoramique de la ville. Je ne me suis pas fait prier.
Le Mont Fuji reste quelque chose d’époustouflant à voir. Même après l’avoir vu et revu.
Torii du sanctuaire Sengen.
Sanctuaire Otoshimioya, faisant partie du complexe du sanctuaire Sengen.
Habituellement, je ne suis pas très impressionné par les sanctuaires Shinto. J’ai une préférence pour les temples bouddhistes. Mais, là, celui-ci était exceptionnel.
Statue de Tokugawa Ieyasu.
J’aime beaucoup l’ambiance de la ville, et finalement, même si j’ai eu l’occasion de venir 2 fois, j’ai eu l’impression de découvrir Shizuoka. Ce qui manque à cette ville, c’est un métro.
Avant de rentrer à Aichi, j’ai fait le plein en thé vert. Shizuoka est renommé pour ses thés.
Vadrouille dans les Alpes japonaises : Kofu
Pas toujours évident de se pointer dans une ville inconnue en soirée, et qu’on n’a pas encore de logement. On se retrouve avec un temps limité pour régler le problème…
J’ai négocié avec un guest house. Ils me laissent une chambre de 4 pour moi tout seul.
Dès 7 heures, le lendemain, je fais mes affaires pour visiter les quartiers emblématiques de la ville.
Comme dans beaucoup d’autres villes, on a de larges avenues, avec des immeubles massifs où se concentrent les sociétés. L’ambiance y est professionnelle, industrieuse, mais une fois qu’on passe derrière, on a des allées dont certaines sont piétonnes, et l’ambiance change du tout au tout : Bars, restaurants, clubs privés… Tout est fait pour l’amusement, le bon temps et la relaxation…
Ces quartiers sont généralement actifs en soirée. Y trainer le matin ne permet pas d’en goûter l’ambiance…
Sur la route de la gare, je me dirige vers le parc de Maizurujô. Il entoure le site du château de la ville, dont il ne reste que des ruines.
Il reste aussi quelques enceintes extérieures et de petits donjons, mais globalement, il n’ y a rien à voir là où devrait se situer la citadelle principale.
Pas mal de pigeons dans le parc, et ils n’ont pas peur. ils viennent devant l’objectif.
A la sortie de la gare trône une statue du seigneur local : Takeda Shingen.
Pendant qu’il est encore tôt, je décide de me rendre du côté du Mont Fuji…
Vadrouille dans les Alpes japonaises : Karuizawa
J’avais déjà lu le nom de Karuizawa ça et là, une sorte de lieu chic et touristique…
Je descends à la station Karuizawa.
Première impression ; il fait bien plus frisquet que lorsque j’étais à Matsumoto ou Nagano… Et je sors une veste légère de mon sac à dos, vu que je n’avais qu’un polo jusqu’ici.
Téma, la taille des boomerangs !
J’ai trouvé le bus touristique qui amène tout le monde au temple local. Cette fois-ci, pas question de marcher. Ce sont des voies étroites qui longent la montagne ; ça circule vite dans les deux sens, il n’y a aucun passage piéton, et vu que c’est en pente, ça risquerait de prendre du temps… Donc, je préfère payer et faire au plus vite.
Pour ce qui est de la destination, j’ai choisi ce qu’il y avait de plus proche, le poste d’observation d’Usui qui offre une vue incroyable sur la chaine montagneuse du département voisin. Si j’avais prévu de loger sur place, j’aurais plutôt choisi le bus pour les cascades de Shiraito, site majeur et très renommé. Une autre fois peut-être….
Une fois largué au sommet, le bus nous prévient qu’il revient dans une heure pour le chemin retour. On n’a intérêt à pas le louper, sinon on sera livrés à nous-mêmes. Je regarde vite fait autour de moi : un chemin d’entrée vers un sanctuaire aux escaliers interminables, un chemin vers une vue panoramique et un sentier de randonnée du Nakasendô.
1er constat, on est à la limite du département. C’est la première fois que je mets un pied dans Gunma.
Après avoir escaladé les nombreuses marches du sanctuaire, j’assiste à une cérémonie dont je ne comprends pas trop le sens….
Ensuite, je jette un coup d’oeil à ma montre, et je file vers la vue panoramique…
Effectivement, la vue est large et on voit loin. Au loin, se sache Takasaki.
Vu que j’ai mis dans le vent, le groupe de touristes avec lesquels j’ai pris le bus, j’ai encore pas mal de temps, et je décide de me lancer sur les sentiers…
On est loin du Nakasendo, tel qu’il est sur le tronçon Magome – Nagiso.
Ici, c’est quasiment pas entretenu et encore moins pavé.
C’est très escarpé, ça glisse, on voit pas toujours si on est sur le bon chemin… Au bout de 10 minutes, je constate que c’est trop risqué. Personne, d’ailleurs, ne s’est engagé sur le sentier à part moi. Je rebrousse chemin…
J’arrive à temps pour reprendre le bus et revenir à la civilisation.
Le vieux Karuizawa, c’est surtout des boutiques. Les gens font la queue partout…
Moi, je m’arrête dans un magasin d’alimentation locale. Je prends un pack de pommes du coin.
Je voulais entrer dans cette église, mais pendant la crise sanitaire, pas de visite possible…
La ville est assez bourgeoise et ça se ressent sur les prix, les standings des hôtels. Je préfère, revenir vers la gare et choisir une destination moins chic.
Là aussi, je me retrouve face à des trains assez exotiques, qui ne sont pas en circulation sur Nagoya.
Je réalise avec stupéfaction, que pour continuer de prendre le train vers l’ouest, il n’y a qu’une ligne, et c’est un Shinkansen. Aucun train classique ne relie Karuizawa à Takasaki… J’avais pas prévu ça et je préfère m’orienter vers des trains locaux…
Direction, le Sud, Yamanashi, avec un petit train qui s’arrête partout…
Le choix n’était peut-être pas judicieux. J’ai pris cette petite ligne Shinano, qui fait à peine quelques stations au ralenti pour nous lâcher à Komoto. Ensuite, il faut patienter pour prendre la ligne Komi, qui n’a pas de train express.
Et enfin, transfert à Kobuchizawa, pour prendre un 3e train local en direction de Kôfu… et déjà le soleil se couche. C’est une journée entière passée dans les wagons.
J’ai pu voir les mamies discuter de leur quotidien, les écoliers prendre le train qui les ramène chez eux, et croiser quelques rares touristes en attente de leur train… A la campagne, les temps d’attente sont interminables lors des changements.
Vadrouille dans les Alpes japonaises : Nagano
J’avais eu l’occasion de me faire inviter pour un voyage à Nagano, une fois, et j’en avais gardé un excellent souvenir. Cette fois-ci, je profite d’un chômage technique du à une crise sanitaire pour y retourner seul et ramener un grigri spécifique du fameux temple Zenkôji de Nagano pour offrir à ceux qui m’avait emmené dans ce coin.
Après une matinée à Naraijuku et un après-midi à Matsumoto, je constate que je peux être à Nagano avant la fin de la nuit. Je prends un Shinkansen à la forme étrange et débarque à la gare de Nagano où je découvre des trains locaux assez exotiques pour quelqu’un comme moi qui sort rarement d’Aichi.
Train local.
Je me suis souvenu que le temple Zenkôji était accessible soit par une longue marche vers le Nord, soit en prenant une ligne locale, dont certains trains ressemblent carrément à ce qui seraient des rames de métro ailleurs…
Ces lignes n’ayant pas du tout la même fréquence qu’à Nagoya, il est parfois aussi rapide d”y aller à pied. D’autant plus que la gare se rapprochant le plus de Zenkôji laisse quand même un peu de marche à faire….
Le temple Zenkôji.
Le quartier du temple a un éclairage chaud. En fonction des ruelles, c’est jaune, rouge, blanc, vert… il y a toujours des ambiances différentes.
De petits temples stimulent tous les sens ! On y respire un encens envoutant, les lanternes apportent un halo rouge qui donnent une impression irréelle, et en fond sonore, des sutras répétés par les bonzes… Impossible de me détacher du spectacle… c’est hypnotique !!
Après cette virée nocturne, il est temps de trouver un logement. Je retourne à pied en centre ville et je réserve dans un guest house, quasi-vide… Surprenant, non ?
Après une bonne nuit, je retourne dans le quartier de Zenkôji, pour aller acheter les gri-gris à rapporter à Nagoya.
Ci-dessous, le temple que je cherchais :
La galerie commerçante :
Dans les allées sont alignées, des temples, des résidences anciennes, des boutiques, des ryokans.
J’ai le choix entre rentrer sur Nagoya ou bien m’enfoncer plus loin vers l’Est, vers l’inconnu…
A votre avis, j’ai fait quoi ?
Suite dans le prochain épisode.
Chosenji - Naraijuku
Chôsenji est un temple zen sur le Nakasendô au niveau de la halte de Naraijuku. On y trouve un petit jardin zen. A l’intérieur du temple, un dragon géant est peint sur le plafond.
Randonnée sur le Nakasendo
J'ai fait au moins quatre fois le tronçon entre Magome et Tsumago, voire Nagiso. Je commence à bien connaître la route et maintenant, cela devient même un peu surfait pour moi. Il est temps d'aller plus loin profondément dans les Alpes japonaises.
Je prends un sac à dos, mes appareils photo, et un manche à balai démontable, sur lequel je fixe un appareil adapté aux formes cylindriques où l'on peut fixer smartphones et APN. Oui, c'est une perche maison qui vaut pas plus de 300 yens. Et me voilà dans le premier train vers la montagne.
Je suis le seul gaijin et c'est un peu triste de voir toutes les boutiques fermées. Par contre, c'est très intéressant de pouvoir prendre des photos sans touristes....
Attention aux macaques japonais. J'ai fait l'erreur de quitter le chemin principal et de m'enfoncer dans un cimetière collé à la forêt. Je sentais qu'on me regardait et j'ai réalisé trop tard que j'étais au milieu d'un groupe de singes. Il vaut mieux les laisser tranquille et repartir tranquillement.
Mon stick fait maison m'a permis de prendre cette photo en hauteur.
Aller au karaoke pendant la crise
Après des mois de chômage technique, je ressors en ville, reprends mes activités. Cela inclut le karaoké.
N’ayant pas de lieu pour chanter dans ma campagne, je profite de mes virées en ville pour finir par un karaoké d’une heure ou deux.
Je constate que certaines choses ont changé. Dans l’établissement que je fréquente, les gens de l’accueil ont été remplacés par une machine avec écran tactile. On choisit le type de menu, le type de console à utiliser, la durée de location de la pièce. Le prix change en fonction de l’heure, des jours fériés ou non, et des réductions auxquelles on pourrait avoir droit si l’on est étudiant ou retraité.
On obtient un ticket, et on peut se rendre à son karaoké box, en prenant l’ascenseur ou les escaliers. Parfois, on peut croiser un employé qui court entre les étages. Un employé, ou bien, l’employé, car jusqu’ici, je n’ai jamais réussi à en croiser plus qu’un depuis la crise du couillonavirus.
Une fois qu’on est dans sa pièce, rien n’a changé. Avant même la crise, les tablettes étaient nettoyées à l’alcool et les micros changés.
Le premier truc à faire est d’ajuster le volume, souvent mis à fond par défaut…
Autrefois, je pouvais chanter 3 heures, mais ce temps est révolu…
10 minutes avant la fin de la durée inscrite sur le ticket, on reçoit un appel. ça sonne et la tablette nous montre un message qui demande si l’on souhaite rester plus longtemps.
ça laisse encore le temps d’en chanter 2 et de ramasser ses affaires. Puis, on redescend au rez-de-chaussée, et
là, on n’a toujours personne en bas. Juste une machine près de la sortie. Elle est équipée d’un lecteur QRcode. On place le ticket sous le lecteur et le prix à payer apparait.
On peut ainsi pratiquer le karaoké dans un établissement complètement automatisé, sans avoir la moindre interaction humaine.